Conseil d’État

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Le Conseil d'État a une double fonction : conseiller du Gouvernement et juridiction administrative.

La justice en France se divise en 2 ordres :

L'ordre administratif se compose du tribunal administratif, de la cour administrative d'appel et du Conseil d'État ; le Conseil d'État, juridiction suprême de l'ordre administratif a 2 missions : une mission de conseil (examen des décrets et des lois) et une mission juridictionnelle.

Bon à savoir : grâce à l'application Télérecours citoyens, il est possible de déposer un recours devant une juridiction administrative en ligne 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, et d'échanger de façon dématérialisée mémoires et courriers avec la juridiction administrative (tribunaux administratifs, cours administratives d’appel et Conseil d’État).Vous conservez bien entendu la possibilité d'adresser votre recours par voie postale ou de le déposer à l’accueil de la juridiction.

Organisation du Conseil d'État

En tant que juridiction, le Conseil d'État est représenté par la « section du contentieux », divisée en 10 sous-sections, chacune compétente pour un type de conflit. Le Conseil d'État juge en formation collégiale de 3 à 9 membres, selon l'importance et la complexité de l'affaire.

Bon à savoir : les membres qui composent le Conseil d'État ne sont pas des juges ; pour la plupart, ils sont issus de l'Institut du service public (ISP) – ou anciennement de l'ÉNA (École nationale d'administration) – et ont le statut de fonctionnaire.

À noter : l’ÉNA (École nationale d’administration) est supprimée en 2022 et remplacée par l’Institut du service public (ISP). Implanté à Strasbourg, cet institut regroupe les élèves de 13 écoles (ÉNA, INET, ENM, EHESP, EN3S, ENSP, ENAP, 4 écoles d’application de Polytechnique, EOGN et ENS) où ils y suivent un tronc commun. Les élèves suivent ensuite le cursus spécifique propre à leur école.

Il existe un seul Conseil d'État, situé à Paris.

La triple compétence du Conseil d'État

Le Conseil d'État, juge en premier et dernier ressort

En principe, un conflit qui implique une administration est réglé en premier lieu par le tribunal administratif ; pourtant, pour certains conflits, le Conseil d'État est directement compétent et sa décision n'est pas susceptible de recours.

Il s'agit de :

  • recours contre un acte du président de la République ou d'un ministre ;
  • recours contre les décisions de certaines autorités administratives indépendantes : la CNIL, l'ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, qui remplace le CSA depuis le 1er janvier 2022), l'AMF, etc. ;
  • recours contre les élections régionales et les élections des parlementaires européens ;
  • contentieux des fonctionnaires et des agents de l'État.

Le Conseil d'État juge en appel

En principe, pour faire appel d'un jugement administratif, il faut s'adresser à la cour administrative d'appel ; pourtant, pour certains conflits, le Conseil d'État est directement compétent et sa décision n'est pas susceptible de recours. Il s'agit notamment des recours contre un jugement du tribunal administratif, en matière d'élections municipales et cantonales.

Le Conseil d'État, juge de cassation

Le Conseil d'État est le pendant administratif de la Cour de cassation.

Il est compétent pour les recours formés :

  • contre un arrêt de la cour administrative d'appel ;
  • contre un jugement rendu par un tribunal administratif statuant en dernier ressort.

Au même titre que la Cour de cassation, le Conseil d'État saisi en tant que juge de cassation est uniquement juge du droit :

  • Il contrôle le respect de l'interprétation et de l'application de la loi par les juges administratifs.
  • Toutefois, lorsqu'il infirme un jugement, il ne renvoie pas obligatoirement l'affaire devant la juridiction contre laquelle le recours est formé : le Conseil d'État peut lui-même régler l'affaire.

La saisine et la procédure devant le Conseil d'État est la même que devant la cour de cassation :

La procédure est longue : entre la saisine et le jugement, une année peut s'écouler.

Bon à savoir : la rédaction des décisions des juridictions administratives a évolué au 1er janvier 2019, pour renforcer la clarté et enrichir la motivation des décisions. Dans un vade-mecum du 10 décembre 2018, le Conseil d'État préconise l'utilisation d'une rédaction en style direct : le « considérant que » au début de chaque paragraphe est remplacé par la formule « considérant ce qui suit », placée au début de la décision. De même, il est recommandé de ne plus utiliser certaines formules désuètes, inusitées ou latines et donc peu compréhensibles pour le plus grand nombre comme  « ester en justice », « frais irrépétibles »,  « ultra petita » ou « de céans ».

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Ordre administratif français

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