Prison et femmes enceintes

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Des mains à travers les barreaux d'une prison 123RF / Sakhorn Saengtongsamarnsin

De nombreux accouchements ont lieu en prison chaque année. Les femmes enceintes emprisonnées peuvent garder leur nouveau-né avec elles.

Quelles sont les conditions et comment se passe la garde après la naissance ? Nous faisons le point ensemble.

Femmes en prison : dans quels établissements ?

En général, les femmes sont emprisonnées dans les mêmes établissements pénitentiaires que les hommes. Mais, elles y ont des quartiers distincts de ceux des hommes.

En France, il n'y aurait plus aujourd'hui qu'une seule prison exclusivement réservée aux femmes : celle de Rennes.

Détenues enceintes : conditions en prison

Les articles D400 à D401-2 du Code de procédure pénale concernent les détenues enceintes qui accouchent pendant leur détention. Ils disposent que les détenues enceintes et celles qui ont gardé leur enfant auprès d'elles, doivent bénéficier de conditions de détention appropriées.

Concernant les détenues enceintes :

  • elles doivent bénéficier d'un suivi médical adapté ;
  • leur accouchement doit avoir lieu dans le service hospitalier adapté à leur état de santé ;
  • si la naissance a lieu en prison, l'acte d'état-civil doit mentionner seulement la rue et le numéro de l'immeuble : il ne doit pas indiquer que c'est une prison.

Garde de l'enfant en prison

Les détenues enceintes peuvent garder leur enfant avec elles en prison jusqu'à ce qu'il ait 18 mois.

La mère détenue peut demander le recul de la limite d'âge de 18 mois. Une commission consultative doit alors entendre l'avocat de la mère et, si possible, le père de l'enfant, avant d'émettre son avis. La décision de reculer ou non la limite d'âge, est prise par le directeur interrégional des services pénitentiaires.

Bon à savoir : il se peut que le père de l'enfant partage l'autorité parentale. Il peut ne pas être d'accord pour que l'enfant reste avec sa mère en prison. Dans ce cas, il peut saisir le juge aux affaires familiales. L'enfant peut être retiré à la mère emprisonnée si elle perd l'autorité parentale.

La détenue qui a gardé son enfant auprès d'elle, doit être accueillie dans des locaux spécialement aménagés :

  • Il s'agit en principe de quartiers mères-enfants ou de nurseries, à condition qu'il y en ait et qu'il y ait des places.
  • Les simples prévenues (femmes incarcérées mais pas encore jugées) ne peuvent être transférées dans un établissement doté de tels locaux qu'après accord du magistrat saisi du dossier de la procédure.

L'enfant gardé par sa mère détenue, doit bénéficier de sorties à l'extérieur de l'établissement pénitentiaire. En principe, l'accord écrit de la mère est nécessaire. Cet accord doit préciser où l'enfant pourra se rendre, avec quel accompagnant, et combien de temps il pourra rester dehors.

La mère emprisonnée décide qui peut rendre visite à son enfant. Il doit être tenu compte de l'autorité parentale exercée éventuellement par le père. Si celui-ci et la mère emprisonnée sont en désaccord, ils peuvent saisir le juge aux affaires familiales.

À noter : la séparation de l'enfant d'avec sa mère doit être préparée, avant que la limite d'âge ne soit atteinte. Une fois que l'enfant a quitté sa mère, il peut effectuer de courts séjours auprès d'elle en prison, mais seulement dans les douze mois suivant son départ.

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